La Graciosa (Nord de Lanzarote)
Peu de commentaires à faire sur cette belle traversée de 320
MN, nous avons choisi, surement avec l’aide de Dame Chance, pile poil le bon
créneau, ni trop de vent ni trop peu et en plus, luxe suprême, la houle était
également dans notre sens… Emilie en profite pour faire ses premiers quarts
seule : de 21h à 00h00, elle assume la conduite du bateau et la
veille ! Bien sûr, Papa dort dans le cockpit pour l’aider en cas de
besoin…
Traversée d’une durée de 43h00. Le 1er jour de traversée est
toujours le plus difficile car le rythme n’est pas encore pris ; ensuite
il faut pouvoir aller dormir à 20h pour assumer la nuit suivante…
Reste à parfaire nos techniques de pêche car, une nouvelle
fois, nous sommes berniques et le thon qu’on mange est toujours en
boîte !!!! Le leurre de notre canne doit-il flotter à la surface ?
Doit-il couler ? Quelle longueur de fil faut-il dérouler ? Que de
questions sans réponse !! En tous cas, ce n’est pas de notre faute si les
quotas européens de pêche sont dépassés !!
Arrivés à La Graciosa, magnifique petite ile au statut de
réserve naturelle, nous retrouvons nos amis de Reine de Saba et de Liladhoc. Pour
compléter ce joyeux groupe de catamarans, nous faisons connaissance d’un
Freydis dénommé « Andanza » avec, à son bord, Sophie, David et leurs
3 enfants, arrivés tout droit de Gibraltar !!
Magie du voyage…tout de suite le contact passe !! Ambiance, ambiance : BBQ organisé sur la
plage au mouillage. Je ne citerai pas de
nom… mais certains ne savent plus comment ils sont rentrés au bateau !!!!
Ascension du volcan de La Graciosa, vues magnifiques sur ce
mouillage aux colorations antillaises !!
Le petit village semble sorti tout droit d’un oued
africain !
Dépaysement total garanti !
Mais déjà il est temps de partir pour d’autres horizons,
nous descendons donc toute la côte ouest de Lanzarote jusqu’à la marina très
touristique de Puerto Rubicon, avec sa piscine privée SVP !! C’est aussi
la première fois que nous partons groupés avec Reine de Saba et Andanza, mais
les performances des trois bateaux sont loin d’être identiques, j’ai un peu
l’impression de faire la course avec des karts deux temps en tirant une
caravane derrière moi…Pour les amateurs de technique, Reine de Saba, catamaran
de 40 pieds pèse à peine 4,5 Tonnes à vide alors que nous faisons au minimum 12
tonnes à vide… Après une petite nav de 35 miles, nous arrivons deux heures après
Reine de Saba !!
Va falloir travailler les réglages de voile !! Et
surtout se mettre au régime !!
Marina Rubicon (Lanzarote Sud)
De cette belle marina, nous partons visiter Lanzarote,
préservée, naturelle, belle et sauvage. Partout, nous y trouvons la griffe de
son protecteur…Cesar Manrique.
Nous sommes en compagnie de nos amis de reine de Saba et
d’Andanza.
Ses magnifiques mobiles décorent les rond-points et tournent
au gré du vent…Sa folle maison, devenue la fondation « Cesar
Manrique » à sa mort, est magnifique et intègre la réalité volcanique de
l’ile au plus profond de ces pièces sur plusieurs niveaux !! On imagine
facilement les fêtes qui ont du s’y dérouler !
C’est lui aussi qui a crée le jardin des cactus, lieu avec
évidemment beaucoup de piquants !!
A Jameos del agua, il a même transformé une grotte
volcanique en salle de spectacle, bars, piscines et discothèques…Même les
petits crabes albinos dansent en rythme !!
Islas Lobos
La traversée qui nous attend maintenant est très courte
puisqu’elle fait seulement 3,5 MN jusqu’à l’Isla Lobos, autre petite île,
réserve naturelle, située au nord de Fuerte Ventura…On nous annonce un
mouillage dans un lagon paradisiaque…nous préférerons néanmoins mouiller à
l’extérieur du lagon car une barre rocheuse calant 1,2 mètres à marée haute
nous paraît dangereuse à franchir…On réservera cet exercice périlleux aux annexes… Certains d’ailleurs, dont Béatrice de
Liladhoc se fera de belles frayeurs en prenant cette vague pour tremplin !
Les hurlements dans l’annexe furent à la hauteur de l’envolée !
Beau mouillage sur fond de sable et eau très claire, Gaël de
Reine de Saba nous offrira gentiment une partie de sa chasse au harpon, soit 3
poissons perroquets et une daurade !! Ils seront dégustés le soir
même !! Il est frais, il est frais mon poisson !!
Fidèles à notre tradition, nous partons escalader ce nouveau
volcan pour voir s’il diffère beaucoup de l’autre et surtout pour maintenir nos
petites jambes en état de marche… Journée difficile pour le skipper que je suis
car les nouvelles émanant de bateaux arrivés sur Daklha au Maroc ne sont pas
bonnes…En effet, il y a pas mal d’insécurité par là-bas et certains bateaux se
sont vus refuser l’accès à cette zone militarisée ; de même, visiter le
désert et l’intérieur des terres est fortement déconseillé !! Après
moultes réflexions, nous prenons donc la décision d’annuler cette étape
marocaine…Il me faut donc prévenir mon ami Chap qui sera certainement déçu
d’apprendre que son terrain de jeu va se réduire aux îles Canaries…pas bien
réjouissant tout ça !!
En direction de Santa Cruz de Ténérife mais Aïda est sur
notre chemin…
Le lendemain matin, nous quittons donc ce mouillage loin de
tout, même du pain à plus d’une demi-heure en annexe…et disons « A
bientôt » à nos amis de Reine de Saba et d’Andanza car nous partons, à
marche forcée, contre le vent et contre la mer pour une traversée de plus de
150 MN vers le port de Santa Cruz de Ténérife ; première étape sur la
route pour aller chercher nos amis Chap et Alexandre qui atterrissent sur l’ile
la plus au nord ouest des Canaries, à savoir La Palma…Va pas falloir traîner en
route !!
Eh bin, une nouvelle fois, on en a bavé !! On le savait,
Calogéro l’avait dit : « Face à la mer… ». Les conditions
de houle et de vent sont supérieures à celles annoncées, on va donc les
déguster pendant près de 28 heures !! Un peu comme à la foire dans les montagnes
russes…sauf qu’à la foire, on n’est pas obligé d’y rester pendant 28
heures !!!
Chouette anecdote durant la nuit, la discussion acharnée, en
anglais SVP, entre Nathalie et le commandant de bord d’un paquebot dénommé
Aïda, pour que ce dernier change son cap et ne vienne pas nous rayer de la
carte à tout jamais !! Elle me réveillera en sursaut pour terminer la
discussion, pour ralentir et voir passer ce paquebot tout illuminé à notre
barbe…
Le résultat de ce nouveau passage au parc d’attraction sera un
équipage passablement fatigué qui n’aura pas le temps de récupérer, d’organiser
son avitaillement pour le Cap Vert et la grande transat, de changer un nouveau
chariot de grand voile arraché…
L’avitaillement pour 45 jours de mer pour 5 personnes ne se
fait pas en deux coups de cuillère à pot !! Heureusement que le Carrefour
de Ténérife livre directement au bateau…Après plus de 4 heures passées avec 4
caddies dans les rayons, il faudra encore tout caser sur le
bateau…Heureusement, à ce niveau là, JAD a des ressources insoupçonnées…Et
comme, c’est un petit trapu…il n’a pas peur de prendre de la charge !!
La liste de courses n’a jamais été aussi longue !!! Et
Nath a tout informatisé, elle trace jusqu’à la moindre petite bière !!
Bref, après toutes ses courses et les interventions Yanmar
sur nos moteurs, il est trop tard pour faire les 90 MN nous séparant de l’ile
de La Palma, surtout une nouvelle fois face à la mer et au vent…nous déciderons
de faire venir nos amis par vol interne entre La Palma et Ténérife Nord…Ils
auront donc fait quelques atterrissages et décollages et vu presque toutes les
iles Canaries du ciel ! Eux aussi ont eu droit au parc d’attraction et
notre Chap est arrivé légèrement barbouillé !!
Mouillage à la Playa de Abona ou les joies de l’AIS
Après leurs péripéties aériennes, nous décidons de
directement les amariner et quittons ce petit port bien sympathique mais très
industriel et bien laid !!
Petit trot de 3 heures au moteur pour cause de pétole cette
fois…Nous croisons notre première maman baleine et son petit à moins de 100
mètres du bateau… Impressionnant !! Surtout quand la maman décide de
mettre cap sur notre bateau !! On se sent alors tout petit…même sur un
gros Lagoon et plus personne ne parle en attendant de voir où va ressortir l’animal…
Au soleil couchant, nous arrivons au mouillage de la playa
de Abona…Au moment de la manœuvre pour mouiller notre ancre, nous recevons un
appel de Ténérife Trafic qui nous demande gentiment si nous avons une
autorisation pour poser notre ancre à cet endroit ? Bien sur que non,
puisqu’une telle autorisation n’est mentionnée dans aucun guide !! Ce à
quoi je réponds que je ne souhaite pas continuer de nuit, cette réponse ne satisfait
pas notre interlocutrice, … , il nous rappelle à différentes reprises : quels
sont les membres de votre équipage, les coordonnées du bateau, il nous demande
de prendre l’annexe pour prévenir un autre bateau au mouillage (ce dernier
ayant ignoré bien plus vite les appels VHF contrairement à nous), bref un
certain moment les aléas de la langue étrangère font que Ténérife Trafic
comprend que nous demandons de rester exceptionnellement pour la nuit au
mouillage pour cause de « bad weather conditions ». Une demi-heure plus tard, il nous rappelle
pour nous demander nos conditions météo, alors que ces dernières sont des
meilleures, nous concluons notre appel en leur disant que nous sommes à la
limite de la tempête !!!!, et décidons de couper VHF et AIS.
Le lendemain matin surprise : appel de nos deux bateaux
amis, après avoir fait leur avitaillement sur Grande Canarie, ils sont en route
pour nous rejoindre au mouillage et seront au RDV ce soir pour fêter
l’anniversaire de Gilles.
Malheureusement, la pluie s’est invitée aussi et ne nous a
plus quitté durant une semaine ; nous partons du mouillage pour s’abriter
à la marina de San Miguel. Etant donné
les conditions météo, la marina est bondée et nous sommes cantonnés au fond du
port à côté du chantier naval. Ayant
réservé notre place nous ne devons pas nous plaindre par rapport à nos amis qui
doivent escalader plus de 2 mètres de quai en hauteur, en fonction des marées,
pour atteindre un bateau poubelle avant de rejoindre leur propre bateau ou le
quai …. Pour finir les manœuvres se font en annexe, c’est plus simple !
Nous sommes restés au port durant une semaine et n’avons
même pas pu découvrir La Goméra ou La Palma avec Chap et Alexandre. Ténérife sous la pluie et avec un ciel gris,
c’est franchement déprimant. Mes idées
préconçues sur Ténérife se sont bien confirmées : tourisme de masse, boutiques
sur boutiques et aucun lien avec La Graciosa ou Lanzarote. A fuir absolument !!!! Seules attraits, le massif de la Teno et son
village Masca que nous avons parcouru, et le Loro Park (avec ses spectacles de
dauphins, d’orques,…). Le Teïde (volcan de plus de 3.7OO mètres) paraît-il vaut
le détour mais par beau temps !
Nous déposons déjà notre ami Chappy et son fils à l’aéroport
avec beaucoup de frustration car cette semaine passée avec nous est loin d’être
représentative de notre quotidien à bord.
RDV prit pour les Antilles « Inshala » …
Nous quittons Ténérife sans pouvoir faire halte ni sur La
Goméra, ni sur La Palma car la météo toujours et particulièrement changeante
cette année, ne nous le permets pas si nous voulons passer trois semaines sur
les îles du Cap Vert. Près à partir, …
non !!! Pas possible le port ne peut pas nous faire les papiers de
sorties, soit disant obligatoire pour notre entrée au Cap Vert. Petit détour en taxi vers la police de
l’aéroport de Ténérife : « Ha non, c’est la police maritime qui doit
vous établir ses papiers », et elle
se trouve de l’autre côté de Ténérife.
Partons, partons pas ? Avec
ou sans papiers ? Nous décidons
collégialement de postposer notre départ au lendemain, avec comme unique papier
celui que le capitaine du port pourra nous établir. Ce ne sont pas les papiers officiels mais ils
devront bien satisfaire à notre 1ère clearance en dehors des eaux
territoriales européennes…
Traversée estimée à 6 jours.
RDV au Cap Vert !!!!
Les 4G.
alors les amis, vous êtes où? Cap vert? à quand la grande traversée? bisous à vous 4
RépondreSupprimerSalut la famiglia,
RépondreSupprimerGrâce à votre blog, nous vivons votre périple comme un vrai documentaire avec ses joies, ses coups de coeur, ses gros gros apéros, ses péripéties météos et marines...super super en tout cas. J'ai de plus en plus envie de vous rejoindre aux antilles pour la vivre en partie...et peut-être la cloturer ensemble comme on l'a commencé à La Rochelle !!!
bizzz de Belgique une fois...et à très bientôt sur Skype si possible.
Ciao ciao.
Steph, Mag, Kev et alilli