Nous voilà partis, ce mercredi à 11h45, nous quittons Seixal
en direction de Porto Santo, avec un équipier supplémentaire à bord :
Olivier.
Nos amis sur les bateaux « Quintet » et
« Oiaou » décident de partir au minimum un jour après nous car ils
n’ont pas encore vu Sintra et accrocheront la fenêtre météo suivante en cas de
dégradation de celle-ci. Nous leur
donnons rendez-vous à Madère.
Nous avons touché beaucoup de vent (30 noeuds et rafales à
38) et une forte houle (3 à 4 mètres), une véritable machine à laver…
Tout bouge dans tous les sens, il faut continuellement se
tenir partout et le tout dans un vombrissement très impressionnant ; il ne
s’agit pas des moteurs mais de la vitesse que prend JAD sur une mer
déchaînée. Dormir, devient très
difficile et pourtant il faut bien se reposer pour tenir le coup ! On apprend à changer de rythme de vie au
cours des traversées : siestes obligées durant la journée, lecture &
cuisine lorsque l’état de la mer le permet, quarts, réglages des voiles,
analyse du vent, choix à prendre (on privilégie le confort de l’équipage ou
l’on privilégie le cap ??? les deux
bien sûr !! mais à tour de rôle).
Le bruit aussi on parvient à s’y faire.
Une très belle traversée, très physique et impressionnante,
record pulvérisé pour JAD : nous abattons 570 MN en 82 heures avec,
le troisième jour 190 MN parcourus en 24H…Les réglages commencent à rentrer,
Nathalie établira notre record de vitesse sur cette traversée à 14,1
nœuds !!
Le Capitaine a adoré la troisième nuit, lorsque le bateau
filait à 10-11 nœuds de moyenne dans une houle de 3 à 4 mètres par le
trois-quarts arrière.
La sensation est très proche de celle d’un relais en Fun Cup
lors des 25 H de Francorchamps…En effet, les remous provoqués par la vitesse du
bateau, font un véritable bruit de moteur, par moment le bateau se cabre, des
vagues viennent rebondir entre les deux coques dans un bruit sourd et
impressionnant !!! JAD réaccélère alors pour mieux surfer la vague !!
S’il n’avait voulu ménager sa petite santé pour les heures suivantes de
navigation, le Capitaine aurait bien enchaîné toute la nuit à ce rythme
là !! Génial !!! A prescrire d’urgence pour toute personne en manque
d’adrénaline !!
Les péripéties de cette traversée :
·
Pour la pêche, c’est bernique…Nous sommes
nettoyés, l’un après l’autre, de tout nos leurres sans rien remonter ! Qu’avons-nous pu accrocher pour rompre tous
nos fils de cannes à pêches ?
·
Nous n’avions pas vu que notre AIS était éteint
en émission (les chocs dans le bateau ont fait bouger un livre qui a mis le
bouton sur « off »), et la dernière nuit un cargo nous arrive droit
dessus sans dévier son cap ! Temps
de rapprochement, lorsqu’Olivier réveille le capitaine : 3 minutes !
Encore un peu et nous repartions en container en Chine !!
·
Après un 1er ris de pris, on enchaîne
un second, un troisième et ensuite décidons d’affaler la grande voile, …., nous
perdons notre dernier chariot de grand voile lors de la manœuvre et devons
attendre le lendemain matin pour enlever la latte de voile et le chariot défectueux
afin de pouvoir remonter la grande voile et éteindre les moteurs. Notre voile n’a plus de corne !!!!
·
Lors d’un empannage (changement d’amure, donc de
côté au vent, en passant par le vent arrière), la drisse du genaker file sous
la coque et s’accroche sous le safran, impossible de la détacher, il faut
plonger en plein milieu de l’Océan !!!
Très courageusement, Olivier, prend la décision de plonger pour enlever
la drisse du safran. Opération réussie
mais très délicate avec la houle. Encore
merci à Olivier !!!
Et après cela, on est content d’être arrivé mais on en
demande encore !!!
Notre arrivée sur Porto Santo de nuit (vers 23h00), quel
accueil : toutes les personnes du ponton sortent de leur bateau pour venir
attraper nos amarres et prendre de nos nouvelles. Et là surprise « Mora Mora » avec
qui nous avions fait notre stage d’urgentistes à Paris, et avions ensemble
lancé en mars 2012 : « On se donne RDV à Madère pour le 1er
octobre », et bien, ils sont bien là !!!!
A Porto Santo, l’ambiance sur les pontons est tout à fait
différente. Nous rencontrons
principalement des bateaux qui partent pour la Traversée ou qui naviguent sur
de longue période, ce que nous appelons les « gens du voyage ». Chacun raconte son parcours, sa traversée
depuis Lisbonne ou depuis les Açores, et tout le monde parle de Nadine !!!
Mais nous y voilà !!!
Nous venons de terminer notre plus longue traversée jusqu’à
présent et les sensations nous rendent impatients de la prochaine…
bon,quand je mis tout ça je me demande si c'est une bonne chose d'envoyer mes deux hommes chez toi!!!!et le record de 14.1 noeuds, c'est combien de km heure?
RépondreSupprimerbisous à vous 5