mercredi 28 novembre 2012

L’île de Sao Vincente et l’île de Sao Antao



Dernière petite navigation avant la grande traversée, direction le port de Mindelo(et oui un vrai port avec de l’électricité et de l’eau au quai !!!).  Moment de solitude pour l’équipage, un requin derrière le bateau juste avant de rentrer dans la baie de Mindelo.  Franchement, la même démarche que dans le film des dents de la mer.  Rien à voir avec nos amis les dauphins qui sautent, jouent et nous sourient lorsqu’on les croise.  Ici un aileron noir qui avance lentement sur la surface de l’eau.  Ca y est ! Emilie le déclare bien haut et fort : « Maman je ne vais plus dans l’eau !!!».

Après cette petite parenthèse, nous arrivons au port de Mindelo et captons à la VHF nos amis de Quintet, Oiaou et Black Beatles que nous n’avions plus vus depuis Lanzarote.  Ils organisent une soirée langoustes pour fêter le départ de deux bateaux (Oiaou et Quintet) le lendemain pour la transat, nous nous joindrons à eux (pour le repas, pas encore pour la transat !).

Nos autres amis ne tardent pas à nous rejoindre et nous partons tous faire un trekking de 2 jours sur l’île de Sao Antao (via le ferry).  Personnellement, la plus jolie des quatre îles que nous avons visités.  Ici les paysages sont tous plus beaux les uns que les autres, encore plus surprenant, magnifiques.  Avis aux amateurs de randonnés, vous pouvez y passer deux semaines sans jamais voir la même chose. Par contre, ça monte et ça descend sans cesse.  Les collines sont cultivées et verdoyantes.  Nous passerons la nuit, dans une petite auberge réservée rien que pour nous (l’équipage de 5 bateaux : Reine de Saba, Andanza, Varatraza, Tiplouf).  Moments magiques de convivialité…

De retour à Mindelo pour les préparatifs du grand départ : entretiens moteurs, dessalinisateur, groupe, nettoyage après 1 mois de mouillage… cela fait du bien, on complète l’avitaillement, on analyse plus finement chaque équipement pour en connaître sa consommation car il va falloir économiser des ampères durant la transat.  On mange nos dernières portions de viande car le surgélateur, ben va falloir le couper.  Mindelo pour nous est le retour à la civilisation : routes goudronnées, super mercado, il y a même une pâtisserie française, et surtout un vrai port.  Par contre, le port dirons nous est « sportif » ; nous y avons cassé deux amarres, heureusement de jour, et subissons continuellement des à-coups très secs.  Marcher sur les pontons est à peu de chose identique à une marche d’ivrogne.  Il y a des arrivées et des départs tous les jours, beaucoup d’agitations, d’ambiance, de discothèques, mais aussi d’entraides.  Ce n’est vraiment pas un port comme un autre, c’est surtout le port de départ pour la transat.

Moins drôle…L’ARC (Atlantic Rally for Cruisers, rallye anglophone ralliant en direct Grand Canaria à Sainte Lucie) est parti avec plus de 200 bateaux et Mindelo accueille les premiers abandons de la partie course.  Nous croisons notamment un voilier allemand qui a  carrément dématé alors qu’il était en tête…et a eu énormément de chance de pouvoir rejoindre le Cap Vert en faisant 4 jours de moteur ; mais pour eux l’aventure se termine ici.  L’équipage est rapatrié en avion et le bateau suivra sur un cargo. Le malheur des uns, fait le bonheur des autres : nous récupérons une partie de leur avitaillement qu’ils distribuent généreusement à tout le ponton.     
Les bateaux qui ont pris le départ de l’ARC à date fixe, pour cause de course, n’ont pas pu choisir leur fenêtre météo. Cette dernière n’étant pas la meilleure, ils ont souffert ainsi que leur bateau.   
Notre équipier arrivé depuis 4 jours sur Sal, nous rejoint ce mercredi sur Mindelo.  La météo devenant plus clémente, notre départ (et ceux des  autres) est prévu pour ce jeudi 6 décembre au matin.  Direction le Marin en Martinique, date prévue d’arrivée pour le 23 décembre.  Pour Noël nous devrions être arrivés, par contre, il est certain que Louis passera ses 11 ans, le 17 décembre 2012, au milieu de l’Océan…

lundi 26 novembre 2012

Ile de Sao Nicolau



Ira, ira pas ????
Après avoir passé plus d’une semaine sur  Boavista, nous hésitons à suivre une partie de nos bateaux amis sur Santa Luzia, île habitée ponctuellement par quelques pêcheurs, ou visiter Sao Nicolau réputée pour l’accueil de ses habitants.  Nous optons avec Reine de Saba (RDS) pour la visite de l’île et donnons RDV à nos autres amis sur Mindelo.

Nous partons néanmoins tous ensemble en fin de journée car au Cap Vert, il est hors de question de quitter mais surtout d’arriver à un mouillage de nuit.  Les cartes sont imprécises, sauf la carte Garmin dernier cri qui n’est jamais arrivée avant notre départ des Canaries, les feux inexistants et d’énormes déferlantes se forment sur les bancs de sable.   En début de soirée, étant encore tous (5 catamarans) a portée de VHF, Gilles organise un quizz musicale avec comme gagnant de la soirée RDS.  Pour ma part, j’y participe de plus loin car les petites vagues cassantes et de travers me rendent malade ; après un petit coup de sonde, je ne suis pas la seule…  Pour finir, je me surprends à préférer la houle de 4 mètres plus impressionnante mais moins cassante.

Le contraste entre le sud de l’île et le nord est surprenant.  Le sud aride, sec et désertique ; le nord montagneux, vert et humide.  Nous nous sommes fait avoir en partant du mouillage au sud de l’île sous un soleil de plomb et une chaleur comme nous n’avions pas encore eu, … , et nous voilà en Aluguer en haut d’une montagne où nous avons tous très froids…  Les enfants se réfugient à l’intérieur du Pick-up et nous prenons les serviettes de bain comme pulls de fortune !

Les paysages sont magnifiques.  Nous descendons un chemin très escarpé en direction de Riveira Bella en passant par de petits villages perchés dans la colline, y croisons une école où Louis & Théo iront jouer au foot avec les écoliers pendant la récré, passerons au travers de brousse faite de bananiers et de cannes sucre.

mardi 20 novembre 2012

L’île de Boavista



Nous quittons l’île de Sal en direction de celle de Boavista avec une navigation de quelques heures, un petit 25 MN.
L’arrivée sur le mouillage est impressionnante, et pour rien au monde on voudrait y arriver de nuit !! car les déferlantes de près de 4 mètres roulent et claquent sur des bancs de sable et des barres rocheuses tout autour de nous !!! Un vrai slalom !! à vue en plus, car nous n’avons pas de carte détaillée au poste de barre !!! Ce mouillage est néanmoins un peu moins rouleur bien que des gros rouleaux réguliers nous prennent pour un simple bouchon !!!
Comme à chaque fois, nous partons en annexe sur la plage du port pour visiter ce nouveau village. L’accueil est plus réservé et on se sent un peu moins à l’aise…surtout pour laisser nos annexes à même la plage !! En fait, c’est seulement une première impression car les habitants de Boavista voyant moins de touristes, ils sont simplement  plus réservés…
Manifestement, la quête des fruits et des légumes sur le Cap Vert est un vrai challenge car ils coutent une fortune et sont tout rachitiques !!! Il faut aussi, dans le mercado municipal, prendre bien garde à ne pas poser de sacs à provisions par terre car les cafards ne demandent qu’à s’y planquer pour après, venir coloniser notre brave petit JAD !!!
Tous les fruits et les légumes sont donc systématiquement lavés et trempés dans l’eau pour éviter tout parasite !! Et dire qu’il y en a qui croyent que nous ne faisons rien de nos journées…
Boavista est célèbre pour la beauté de ses plages ; nous partons donc en aluguer (pick-up tout terrain où on peut se mettre à 12…) pour visiter les plages du nord et voir le reste d’une épave échouée en 68 !!! 


Que de temps, que de temps pour tous ces déchets redevenir poussières !!!
La plage de sable blanc est magnifique et déserte !!! Les anciennes pubs pour les bains mousse FA dans toute leur splendeur !! Avis aux connaisseurs !!
Nous prenons plaisir à ces plages toutes plus belles les unes que les autres et aussi à tous ces jeux de plages, planches à voiles, entre coupés de séances de chasse sous-marine…Nous irons même chasser la langouste de nuit à la lueur d’une lampe torche…Brr, séquence frisson quand on connait tous les prédateurs qui rôdent dans les eaux du Cap Vert !!  









samedi 10 novembre 2012

Cap Vert - Ile de Sal


Ile de Sal – Village de Palmeira
Et là, on peut dire que le voyage commence vraiment !! Le dépaysement est total avec plusieurs épaves coulées ou émergentes en plein milieu du port. Ah oui, c’est aussi un port sans ponton où tout le monde mouille sur ancre à l’abri du brise-lame !!
Nous prenons donc l’annexe pour aller à la police maritime faire les formalités d’entrée dans le pays…et sommes accueillis au quai des pêcheurs par une nuée d’enfants qui nous souhaitent la bienvenue au Cap Vert et veulent tous surveiller notre annexe. Nos enfants sont sous le charme d’un tel accueil et le contact passe directement, et je te prête mon vélo, et on joue à cache-cache et on va aller pêcher ensemble…Bref, que du bonheur !!
On terminera cette première journée, même pas trop fatigués, par un petit apéro au bar du coin, la tenancière sortira même ses casseroles pour nous improviser un plat à base de poisson !!! Les images, l’ambiance et les émotions sont à la hauteur du rêve !!
Le lendemain sera consacré à découvrir le village de Palmeira, ces mini-mercado, à réapprovisionner en produits frais, à trouver du wifi et on clôturera le tout par un petit apéro sur le port avec partie de kicker !!! Mince !! Louis et moi sommes tombés sur plus forts que nous !! Ahlala, tous ces gens qui passent leur temps à fréquenter les bistrots !! Jte jure !!







Mouillage de Mordeira
Nous lèverons le camp pour aller dans la baie d’à côté au mouillage de Mordeira et un nouveau bateau copain nous y rejoint, Thetys, que dis-je un navire amiral !! un Nautitech 542 !!!
Il nous communiquera à la dernière minute deux gros cailloux non indiqués sur les cartes Maxsea mais bien sur les cartes Garmin !! Et malheureusement, nous n’avons pas cette carte Garmin…Grâce à Pochon (notre provider d’électronique de la Rochelle) pour cette carte d’Afrique que nous attendons toujours !! Ce sont vraiment des bras cassés !!
Le mouillage de Mordeira bien que magnifique ne plaira pas aux enfants car trop désert, sans village et donc sans contact direct avec les habitants de l’ile ; c’est pourquoi nous prendrons rapidement le chemin du sud de l’ile et son village de Santa Maria.


Ile de Sal – Village de Santa Maria
Tout d’abord une belle plage de sable blanc avec des rouleaux blancs d’écume d’une mer turquoise qui viennent s’écraser sur la plage…
Et là, de nouveau, quel accueil !! Un seul et unique ponton pour y attacher l’annexe, pour les pêcheurs y déposer leur butin, des gardiens d’annexe super sympas qui aideront les enfants à pêcher, qui leur prêteront des Skimboards !!! Les enfants participeront même à une pêche au filet en bord de la plage !!
Encore une fois, nous sommes sur un mouillage venté et très rouleur avec une belle houle de travers, les nuits seront courtes et chahutées !!! Nous y resterons malgré tout 3 nuits avec visites du village, courses, recherche d’un fusil harpon pour moi, resto multibateaux (Reine de Saba, Andanza et Thetys, Ulys of tortola nous rejoignant pour le pousse-café), séance de kite et achat d’une planche à voile d’occasion pour compléter l’équipement de JAD !! On va encore prendre du poids !!


mardi 6 novembre 2012

Traversée Canaries Cap Vert


Pour notre plus grande traversée jusqu’à présent, nous avons collégialement étudié la météo avec nos amis de Reine de Saba et d’Andanza. Les fenêtres météo se resserrent de plus en plus et, bien entendu, la situation parfaite n’existe pas…
Nous choisissons l’option plus sécurisante de partir au moteur durant au moins 24 heures pour après, toucher un vent de NNE ainsi, nous espérons échapper à une plus forte houle qui essayera de nous rattraper…En lieu et place des 24 heures de moteur (pourtant, je suis habitué à faire des 24 heures au moteur !), nous en ferons 28 !!
Et ensuite, le vent nous viendra par l’arrière nous obligeant à la gymnastique encore peu habituelle de la mise en ciseau…Figure intéressante car elle nous fait gagner de 1 à 1,5 nœuds !! C’est vrai que ça ne fait même pas 3 km/h…mais, en voile, tout ce qui est pris est pris !!
Andanza profitera de ce vent établi pour débouler sur notre babord, juste  à la tombée de la nuit et en plus, quand Nathalie était de quart !! Les lâches !!! Nous ne les reverrons plus avant le Cap Vert…
Pour ce qui est de Reine de Saba, les 28 heures passées au moteur nous avaient donné une certaine avance qu’ils vont grignoter mille après mille pour arriver au Cap Vert avec une demi-heure d’avance sur nous.

Emilie a mis un plus de temps que le reste de l’équipage à rentrer dans le rythme ; était-ce du à la succession des quarts de nuit ?
La difficulté principale sur notre bateau réside toujours dans la prise de ris (réduction de la voilure) qui impose de démarrer les moteurs, de se mettre face à la houle et puis de reprendre la voilure en étant secoué comme dans une montagne russe…quand en plus, on fait ça par nuit totalement noire, ça produit encore plus d’adrénaline…

Le deuxième jour, alors que nous bataillons avec la houle et le peu de vent pour adopter la position dite du ciseau, vlà ti pas que nos deux cannes à pêche partent ensemble dans un sifflement strident de moulinet !! Ca mord !! Laissant à Joe (notre pilote automatique) le soin de garder le bon cap, nous nous précipitons Emilie et moi sur les 2 cannes…Là aussi, on pourrait revoir le niveau de notre équipement…avec nos moulinets juste bon pour une bonne pêche aux canards à la foire du midi…Bref, je remonte le fil nylon à la main pendant que Louis rembobine le moulinet derrière moi…De son côté, Emilie bataille comme elle peut mais résiste un peu trop fort et la belle prise nous laisse en seul souvenir, un bout de sa machoire…Revenons à mon thon, celui-ci a été tellement goulu qu’il n’a aucune chance de se détacher et lorsque je le vois partir en ski nautique, je comprend qu’il a capitulé et que je vais pouvoir le remonter à présent…Nous le découperons directement sur la jupe arrière en darne que nous mangerons grillées avec juste un petit vinaigre de mangue…Il est frais, il est frais mon poisson !!


Le troisième et le quatrième jour, nous serons rattrapés par une houle arrière générant des creux de 3 à 4 mètres, qui nous pousseront toujours plus vite en surf vers l’ile de Sal au Cap Vert, c’est impressionnant quand vous voyez un immeuble de 3 étages vous débouler dessus mais JAD est là et nous protège de toutes ses jupes…
Nous arriverons en vue de Sal au petit matin après 119 heures de navigation pour 820 MN parcourus ; ce qui est une moyenne tout à fait honorable pour notre petit trapu qu’est JAD !!
Tout l’équipage était prêt à goûter à ce repos bien mérité mais, c’était sans compter sur l’opération du mouillage (le fait de poser notre ancre et de s’assurer qu’en plus, elle croche…), opération toujours plus délicate avec déjà 20 bateaux dans le mouillage, un courant assez fort et un vent de 25 nœuds…, le tout en s’assurant qu’il reste encore assez d’eau sous les coques…et de place pour dérouler au minimum 60 mètres de chaîne…

Première tentative avortée car nous reculons à grands pas sur un petit monocoque belge, c’est pas le moment d’avoir des mots avec un compatriote et donc nous remontons daredare notre belle ancre ; chassés par le vent, nous faisons demi-tour à la recherche d’une meilleure place lorsqu’en un coup, le bateau est stoppé net sur tribord et fait un tête à queue (Non Chap, même si les sensations sont assez similaires, ce n’est pas de la Fun Cup !) ; persuadé que je viens d’accrocher un filet dérivant, j’intime l’ordre de jeter l’ancre immédiatement car je ne peux plus utiliser mes moteurs au risque de tout casser !! Et là, pas de bol, l’ancre dérape et nous voilà partis en travers en direction du quai en béton d’amarrage des ferrys avec, en plus, les pêcheurs du coin, sans doute ceux qui ont mis le filet, qui me disent de ne pas jeter mon ancre là !! 5 minutes de conversation en petit nègre pour leur expliquer que c’est une urgence et qu’on ne va pas rester là…A ce moment, me sentant décroché, je remet mes moteurs en marche sans dommage et reprend le contrôle de la situation…nous finirons, à la 3ème tentative, par gentiment déposer cette ancre sur un fond de sable pas assez épais mais suffisant pour nous tenir !! On comprend très vite que les mouillages Cap Verdiens vont être sportifs avec du courant et un vent omniprésent !! Moi qui étais réveillé au moindre petit coup de vent la nuit, je vais devoir m’endurcir…après un tel stage, nous pourrons mouiller au bout du monde ou dans un spot de surf !!