samedi 13 octobre 2012

Iles Canaries



La Graciosa (Nord de Lanzarote)

Peu de commentaires à faire sur cette belle traversée de 320 MN, nous avons choisi, surement avec l’aide de Dame Chance, pile poil le bon créneau, ni trop de vent ni trop peu et en plus, luxe suprême, la houle était également dans notre sens… Emilie en profite pour faire ses premiers quarts seule : de 21h à 00h00, elle assume la conduite du bateau et la veille ! Bien sûr, Papa dort dans le cockpit pour l’aider en cas de besoin…
Traversée d’une durée de 43h00.  Le 1er jour de traversée est toujours le plus difficile car le rythme n’est pas encore pris ; ensuite il faut pouvoir aller dormir à 20h pour assumer la nuit suivante…
Reste à parfaire nos techniques de pêche car, une nouvelle fois, nous sommes berniques et le thon qu’on mange est toujours en boîte !!!! Le leurre de notre canne doit-il flotter à la surface ? Doit-il couler ? Quelle longueur de fil faut-il dérouler ? Que de questions sans réponse !! En tous cas, ce n’est pas de notre faute si les quotas européens de pêche sont dépassés !!

Arrivés à La Graciosa, magnifique petite ile au statut de réserve naturelle, nous retrouvons nos amis de Reine de Saba et de Liladhoc. Pour compléter ce joyeux groupe de catamarans, nous faisons connaissance d’un Freydis dénommé « Andanza » avec, à son bord, Sophie, David et leurs 3 enfants, arrivés tout droit de Gibraltar !!
Magie du voyage…tout de suite le contact passe !!  Ambiance, ambiance : BBQ organisé sur la plage au mouillage.  Je ne citerai pas de nom… mais certains ne savent plus comment ils sont rentrés au bateau !!!!

Ascension du volcan de La Graciosa, vues magnifiques sur ce mouillage aux colorations antillaises !!
Le petit village semble sorti tout droit d’un oued africain !
Dépaysement total garanti !
Mais déjà il est temps de partir pour d’autres horizons, nous descendons donc toute la côte ouest de Lanzarote jusqu’à la marina très touristique de Puerto Rubicon, avec sa piscine privée SVP !! C’est aussi la première fois que nous partons groupés avec Reine de Saba et Andanza, mais les performances des trois bateaux sont loin d’être identiques, j’ai un peu l’impression de faire la course avec des karts deux temps en tirant une caravane derrière moi…Pour les amateurs de technique, Reine de Saba, catamaran de 40 pieds pèse à peine 4,5 Tonnes à vide alors que nous faisons au minimum 12 tonnes à vide… Après une petite nav de 35 miles, nous arrivons deux heures après Reine de Saba !!
Va falloir travailler les réglages de voile !! Et surtout se mettre au régime !!




Marina Rubicon (Lanzarote Sud)
De cette belle marina, nous partons visiter Lanzarote, préservée, naturelle, belle et sauvage. Partout, nous y trouvons la griffe de son protecteur…Cesar Manrique.
Nous sommes en compagnie de nos amis de reine de Saba et d’Andanza.
Ses magnifiques mobiles décorent les rond-points et tournent au gré du vent…Sa folle maison, devenue la fondation « Cesar Manrique » à sa mort, est magnifique et intègre la réalité volcanique de l’ile au plus profond de ces pièces sur plusieurs niveaux !! On imagine facilement les fêtes qui ont du s’y dérouler !
C’est lui aussi qui a crée le jardin des cactus, lieu avec évidemment beaucoup de piquants !!
A Jameos del agua, il a même transformé une grotte volcanique en salle de spectacle, bars, piscines et discothèques…Même les petits crabes albinos dansent en rythme !!




Islas Lobos
La traversée qui nous attend maintenant est très courte puisqu’elle fait seulement 3,5 MN jusqu’à l’Isla Lobos, autre petite île, réserve naturelle, située au nord de Fuerte Ventura…On nous annonce un mouillage dans un lagon paradisiaque…nous préférerons néanmoins mouiller à l’extérieur du lagon car une barre rocheuse calant 1,2 mètres à marée haute nous paraît dangereuse à franchir…On réservera cet exercice périlleux aux annexes…  Certains d’ailleurs, dont Béatrice de Liladhoc se fera de belles frayeurs en prenant cette vague pour tremplin ! Les hurlements dans l’annexe furent à la hauteur de l’envolée !
Beau mouillage sur fond de sable et eau très claire, Gaël de Reine de Saba nous offrira gentiment une partie de sa chasse au harpon, soit 3 poissons perroquets et une daurade !! Ils seront dégustés le soir même !! Il est frais, il est frais mon poisson !!
Fidèles à notre tradition, nous partons escalader ce nouveau volcan pour voir s’il diffère beaucoup de l’autre et surtout pour maintenir nos petites jambes en état de marche… Journée difficile pour le skipper que je suis car les nouvelles émanant de bateaux arrivés sur Daklha au Maroc ne sont pas bonnes…En effet, il y a pas mal d’insécurité par là-bas et certains bateaux se sont vus refuser l’accès à cette zone militarisée ; de même, visiter le désert et l’intérieur des terres est fortement déconseillé !! Après moultes réflexions, nous prenons donc la décision d’annuler cette étape marocaine…Il me faut donc prévenir mon ami Chap qui sera certainement déçu d’apprendre que son terrain de jeu va se réduire aux îles Canaries…pas bien réjouissant tout ça !!

En direction de Santa Cruz de Ténérife mais Aïda est sur notre chemin…
Le lendemain matin, nous quittons donc ce mouillage loin de tout, même du pain à plus d’une demi-heure en annexe…et disons « A bientôt » à nos amis de Reine de Saba et d’Andanza car nous partons, à marche forcée, contre le vent et contre la mer pour une traversée de plus de 150 MN vers le port de Santa Cruz de Ténérife ; première étape sur la route pour aller chercher nos amis Chap et Alexandre qui atterrissent sur l’ile la plus au nord ouest des Canaries, à savoir La Palma…Va pas falloir traîner en route !!
Eh bin, une nouvelle fois, on en a bavé !! On le savait, Calogéro l’avait dit : « Face à la mer… ». Les conditions de houle et de vent sont supérieures à celles annoncées, on va donc les déguster pendant près de 28 heures !! Un peu comme à la foire dans les montagnes russes…sauf qu’à la foire, on n’est pas obligé d’y rester pendant 28 heures !!!
Chouette anecdote durant la nuit, la discussion acharnée, en anglais SVP, entre Nathalie et le commandant de bord d’un paquebot dénommé Aïda, pour que ce dernier change son cap et ne vienne pas nous rayer de la carte à tout jamais !! Elle me réveillera en sursaut pour terminer la discussion, pour ralentir et voir passer ce paquebot tout illuminé à notre barbe…
Le résultat de ce nouveau passage au parc d’attraction sera un équipage passablement fatigué qui n’aura pas le temps de récupérer, d’organiser son avitaillement pour le Cap Vert et la grande transat, de changer un nouveau chariot de grand voile arraché…
L’avitaillement pour 45 jours de mer pour 5 personnes ne se fait pas en deux coups de cuillère à pot !! Heureusement que le Carrefour de Ténérife livre directement au bateau…Après plus de 4 heures passées avec 4 caddies dans les rayons, il faudra encore tout caser sur le bateau…Heureusement, à ce niveau là, JAD a des ressources insoupçonnées…Et comme, c’est un petit trapu…il n’a pas peur de prendre de la charge !!
La liste de courses n’a jamais été aussi longue !!! Et Nath a tout informatisé, elle trace jusqu’à la moindre petite bière !!
Bref, après toutes ses courses et les interventions Yanmar sur nos moteurs, il est trop tard pour faire les 90 MN nous séparant de l’ile de La Palma, surtout une nouvelle fois face à la mer et au vent…nous déciderons de faire venir nos amis par vol interne entre La Palma et Ténérife Nord…Ils auront donc fait quelques atterrissages et décollages et vu presque toutes les iles Canaries du ciel ! Eux aussi ont eu droit au parc d’attraction et notre Chap est arrivé légèrement barbouillé !!

Mouillage à la Playa de Abona ou les joies de l’AIS
Après leurs péripéties aériennes, nous décidons de directement les amariner et quittons ce petit port bien sympathique mais très industriel et bien laid !!
Petit trot de 3 heures au moteur pour cause de pétole cette fois…Nous croisons notre première maman baleine et son petit à moins de 100 mètres du bateau… Impressionnant !! Surtout quand la maman décide de mettre cap sur notre bateau !! On se sent alors tout petit…même sur un gros Lagoon et plus personne ne parle en attendant de voir où va ressortir l’animal…
Au soleil couchant, nous arrivons au mouillage de la playa de Abona…Au moment de la manœuvre pour mouiller notre ancre, nous recevons un appel de Ténérife Trafic qui nous demande gentiment si nous avons une autorisation pour poser notre ancre à cet endroit ? Bien sur que non, puisqu’une telle autorisation n’est mentionnée dans aucun guide !! Ce à quoi je réponds que je ne souhaite pas continuer de nuit, cette réponse ne satisfait pas notre interlocutrice, … , il nous rappelle à différentes reprises : quels sont les membres de votre équipage, les coordonnées du bateau, il nous demande de prendre l’annexe pour prévenir un autre bateau au mouillage (ce dernier ayant ignoré bien plus vite les appels VHF contrairement à nous), bref un certain moment les aléas de la langue étrangère font que Ténérife Trafic comprend que nous demandons de rester exceptionnellement pour la nuit au mouillage pour cause de « bad weather conditions ».  Une demi-heure plus tard, il nous rappelle pour nous demander nos conditions météo, alors que ces dernières sont des meilleures, nous concluons notre appel en leur disant que nous sommes à la limite de la tempête !!!!, et décidons de couper VHF et AIS.

Le lendemain matin surprise : appel de nos deux bateaux amis, après avoir fait leur avitaillement sur Grande Canarie, ils sont en route pour nous rejoindre au mouillage et seront au RDV ce soir pour fêter l’anniversaire de Gilles.

Malheureusement, la pluie s’est invitée aussi et ne nous a plus quitté durant une semaine ; nous partons du mouillage pour s’abriter à la marina de San Miguel.  Etant donné les conditions météo, la marina est bondée et nous sommes cantonnés au fond du port à côté du chantier naval.  Ayant réservé notre place nous ne devons pas nous plaindre par rapport à nos amis qui doivent escalader plus de 2 mètres de quai en hauteur, en fonction des marées, pour atteindre un bateau poubelle avant de rejoindre leur propre bateau ou le quai …. Pour finir les manœuvres se font en annexe, c’est plus simple !

Nous sommes restés au port durant une semaine et n’avons même pas pu découvrir La Goméra ou La Palma avec Chap et Alexandre.  Ténérife sous la pluie et avec un ciel gris, c’est franchement déprimant.  Mes idées préconçues sur Ténérife se sont bien confirmées : tourisme de masse, boutiques sur boutiques et aucun lien avec La Graciosa ou Lanzarote.  A fuir absolument !!!!  Seules attraits, le massif de la Teno et son village Masca que nous avons parcouru, et le Loro Park (avec ses spectacles de dauphins, d’orques,…). Le Teïde (volcan de plus de 3.7OO mètres) paraît-il vaut le détour mais par beau temps !

Nous déposons déjà notre ami Chappy et son fils à l’aéroport avec beaucoup de frustration car cette semaine passée avec nous est loin d’être représentative de notre quotidien à bord.  RDV prit pour les Antilles « Inshala » …




Nous quittons Ténérife sans pouvoir faire halte ni sur La Goméra, ni sur La Palma car la météo toujours et particulièrement changeante cette année, ne nous le permets pas si nous voulons passer trois semaines sur les îles du Cap Vert.  Près à partir, … non !!! Pas possible le port ne peut pas nous faire les papiers de sorties, soit disant obligatoire pour notre entrée au Cap Vert.  Petit détour en taxi vers la police de l’aéroport de Ténérife : « Ha non, c’est la police maritime qui doit vous établir ses papiers »,  et elle se trouve de l’autre côté de Ténérife.  Partons, partons pas ?  Avec ou sans papiers ?  Nous décidons collégialement de postposer notre départ au lendemain, avec comme unique papier celui que le capitaine du port pourra nous établir.  Ce ne sont pas les papiers officiels mais ils devront bien satisfaire à notre 1ère clearance en dehors des eaux territoriales européennes…

Traversée estimée à 6 jours.  RDV au Cap Vert !!!!
Les 4G.

mardi 2 octobre 2012

JAD à Madère


La traversée de Porto Santo vers Madère fut très calme.  Nous sommes basés au port de Quinta do Lordé.  Marina en bordure de falaise de lave : vue superbe.  Le village est en cours de construction, personne n’y vit encore, cela ressemble à un « village fantôme » ou encore aux villages construits pour les décors de films.






A peine arrivés au port, apéro « professionnel » avec tout l’équipage d’Alligande et Michel.  Comme quoi même lors d’une année sabbatique au bout du monde, on rencontre par hasard des amis et des clients !!! Oui, oui : Le Monde est bien petit.







Nous louons une voiture et partons visiter Funchal, la capitale et ville la plus importante de l’île :

   Le Mercado dos Lavrados et ses fleurs :








-       Le jardin municipal



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    Le jardin botanique, mauvaise période pour la beauté des floraisons !!!






-       La visite de la cave Blandy’s et son vin de Madère – dégustation en aveugle avec Olivier ; sommes-nous capables de reconnaître deux vins différents les yeux fermés !!! Heu … pas certain !!!




-       Les carreitas : sortes de petites caisses à savon en osier, poussées par deux messieurs costumés sur une distance de 2kms




-       Nous décidons de réinvestir dans l’achat d’un nouveau moulinet, car nous avons cassé l’un des nôtres, et nous nous faisons conseiller dans l’achat de leurres et bas de ligne.  Il ne nous restait plus rien !!!!  Nettoyés de tout sans une seule prise depuis le Golfe.  Pour La Traversée nous comptons bien agrémenter nos menus de poissons.




-       Visite des Grottes de Sao Vincente.  Il s’agit de galeries creusées par le passage de la lave.




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     Un petit tour aux piscines naturelles de Porto Moniz.



Vendredi, Olivier nous quitte et reprend l’avion en direction de Bruxelles.  Il doit courir dimanche le semi-marathon à Londres, il est temps de rentrer !!!!

Le samedi, nous marchons dans un splendide décor de végétations dans la Levadas Caldeirao Verde.  Les Levadas sont de petites irrigations construites afin d’amener l’eau du versant nord de l’île vers le versant sud pour irriguer les cultures.  Les paysans se partagent les Levadas et paient leurs participations en heure d’irrigation.
Au bout de la balade, une superbe cascade mais trop froide pour s’y baigner ….
A découvrir absolument !!!  Il existe des guides reprenant les différentes balades avec leur niveau de difficulté, la déclivité et le temps nécessaire.








Nous profitons de la voiture pour faire de « grosses courses », facilité que nous ne connaissions plus depuis La Rochelle.  Cela fait déjà plus de trois mois que nous n’avions plus roulé en voiture, et Madère …. Comme dit Emilie « Ce n’est pas ici qu’il faut apprendre à rouler ! ».  En effet, cela monte, descend et tourne tout le temps !!!  Seuls les tunnels sont en ligne droite, au début on les évite ; ensuite on les cherche à tout prix !

En rentrant, nous tombons sur l’endroit idéal de Louis : une piste et des sauts pour sa trotinette Mad, juste à côté un circuit outdoor de karting, plaisir assuré pour papa également !

A Madère, nous sentons pour la première fois, les journées chaudes et lourdes.  Nous profitons de plonger dans le port pour faire un brin de toilette aux coques de JAD : coquillages et algues déjà bien présents !

Surprise, en allant nager dans la crique près de la Marina, nous retrouvons nos amis de « Quintet » au mouillage.  Ils arrivent en direct de Porto Santo.  Nous apprenons qu’ils ont bien dégusté lors de la traversée de Lisbonne vers Madère, comme nous tous !!!

Nous avons assisté à la célébration religieuse du « Senhor dos Milagres » à Machico.  Il s’agit d’une procession nocturne uniquement à la lueur des bougies, en hommage à la statue du « Senhor dos Milagres » emportée par la mer au cours d’une tempête et retrouvée trois jours plus tard.  Les gens défilent dans un calme lugubre et certains portent des atèles, des bras, des jambes, des têtes, des bébés, … ; en plastiques je vous assure, mais cela est un ptit peu funeste !!! Ils remercient, par ce geste, un évènement heureux ou prient pour de jours meilleures suite à la perte d’un membre de la famille ou une maladie.

Au port, la vie est très fatigante : apéro tous les soirs !!!  Nous retrouvons nos amis de Mora Mora, avec qui nous avions fait notre stage médical à Paris.
Nous avons également de nouveaux voisins, un superbe Outremer 49 « Liladhoc », avec qui nous avions fait notre stage de survie à la Trinité sur mer.  Et puis, les nouvelles rencontres : Gateway – Ulysse – Tikari – Entre deux...
Hier soir, nous avons passé une agréable soirée en compagnie de « Reine de Saba », un plan Eric Lerouge et son équipage, une famille avec deux enfants partis comme nous durant une année. On les retrouvera en route avec beaucoup de plaisir.

Et puis, nous attendons toujours la livraison de notre chariot de grand voile et notre feu arrière de navigation.  Départ prévu pour la Graciosa (Petite île proche de Lanzarote dans les îles Canaries), demain, jeudi 11 octobre dans l’après-midi.  Temps estimé de la traversée : entre 40 et 60 heures.
Nous revoilà bientôt en Espagne !!!